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D’un toit, un emploi à EMILE

Le dispositif Un toit, un emploi a été lancé en 2014 sur Aurillac. En 2019, ce dispositif a inspiré la création du programme EMILE, actuellement déployé sur 7 territoires. Portrait d’une expérimentation réussie.

Un toit, un emploi, un dispositif inspirant

L’expérimentation Un toit, un emploi, lancée fin 2014, est née du constat suivant :

  • De nombreuses personnes sont mal logées en Ile-de-France ou éprouvent des difficultés d’accès au logement. Près d’1/3 des ménages en Île-de-France sont concernés par la crise du logement. Beaucoup sont dans une situation de logement précaire (accueillis dans des structures d’hébergement, logés à l’hôtel ou en cours d’expulsion de leur logement).
  • Cette situation rend difficile leur accès à l’emploi, et, bien que possédant de réelles compétences professionnelles et étant directement employables, ces personnes n’arrivent pas à trouver un travail.
  • A contrario, plusieurs villes, à l’instar de l’agglomération d’Aurillac, comptent beaucoup de logements vides et une population vieillissante. Il y a donc une importante pénurie de main-d’œuvre, notamment dans des secteurs comme le transport, le bâtiment, l’aide à la personne, la restauration, la menuiserie ou encore l’artisanat qualifié.

Un toit, un emploi a alors été construit par Aurore et le bailleur social Polygone. Ensemble, ils ont proposé à ces ménages franciliens précarisés un accompagnement : projet de mobilité, entrée directe dans le logement à Aurillac, accès à l’emploi, levée des problématiques de santé et/ou familiales, inscription dans le tissu social, scolarisation des enfants.

De 2015 à 2019, Aurore a permis à 61 personnes de s’installer à Aurillac, soit 30 ménages (37 adultes et 24 enfants).

Un toit, un emploi a été récompensé par une dotation de 100 000 € en juin 2018 de la Fondation "La France s’Engage" (FFE) afin de porter son essaimage. Cela a permis une mise en lumière de ce dispositif et l’Etat s’y est alors intéressé de plus près.

 

Fin 2016, en parallèle, l’association Aurore s’inscrit dans le dispositif national d’accueil Familles Réfugiées Réinstallées, qui procède de la même dynamique.

Il s’agit d’accueillir des familles réfugiées pour les accompagner dans une installation et une insertion socio-professionnelle. Avec ce dispositif, Aurore s’inspire de la démarche Un toit Un emploi et intervient à Aurillac, mais aussi dans l’ensemble du Cantal, dans l’Aube, les Deux-Sèvres, la Dordogne, le Loir-et-Cher, la Loire-Atlantique, le Loiret, le Lot et la Lozère.

Entre 2017 et 2019, Aurore a permis à 918 personnes réfugiées statutaires (dont 479 enfants de moins de 16 ans) de s’installer dans ces départements.

 

EMILE, un programme national

5 ans après son démarrage, Un toit, un emploi est l’exemple d’une expérimentation réussie : il inspire, à l’instar d’autres expérimentations, un programme national, porté par les pouvoirs publics. A cet égard, le soutien de plusieurs fondations, dont "la France s'Engage", a vraiment permis de consacrer du temps à ce changement d’échelle.

C’est ainsi que le 14 juin 2019, Un toit, un emploi est remplacé par EMILE (Engagés pour la Mobilité et l’Insertion par le Logement et l’Emploi), programme formalisé par un accord-cadre signé par la DIHAL, la préfecture d’Ile-de-France, les ministères du Travail et de l’Intérieur, la DGCS et le GIP Habitat et intervention sociale.

L’association Aurore intègre le programme EMILE et se voit confier l’accompagnement en amont et en aval des candidats sur le Lot, la Lozère et le Cantal.

EMILE reprend dans les grandes lignes la méthodologie d’Un toit, un emploi, à quelques variations près, notamment sur les critères d’éligibilité.

Afin de s’assurer qu’il réponde aux besoins de toutes les parties engagées, le programme a été co-construit avec les professionnels de l’emploi et du logement, les élus locaux et les personnes accompagnées.

Les cinq territoires d’accueil au démarrage d’EMILE présentent de forts besoins en main-d’œuvre, un taux de chômage bas et disposent de logements vacants. Les acteurs locaux sont alors prêts à accueillir des publics qui vont contribuer à redonner une dynamique au territoire. 

Mais l’année 2020, année 1 du programme EMILE, n’a pas été simple du fait de la crise sanitaire, avec un lancement sous le signe de la Covid.

Pour cette année 2, le dispositif est élargi sur sept territoires (Aurore reste en charge de la Lozère et du Cantal, l’expérimentation étant arrêtée dans le Lot). L’accompagnement en amont est désormais centralisé par un opérateur unique, l’EPEC (Ensemble Paris Emploi Compétences).

Aurore doit donc faire connaître les besoins en main-d’œuvre des territoires et accueillir les ménages une fois sur place.

 

Difficile de prévoir comment le programme EMILE pourra fonctionner en 2021 : les territoires continueront-ils à accueillir des familles en situation de précarité d’Ile-de-France ou auront-ils comme priorité de sauver les emplois qui risquent de disparaître avec la crise sociale due au Covid ?

Espérons que l’objectif pour l’année 3, ce programme permettra à de nombreux ménages de changer de vie.