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Aurore a 150 ans - épisode 3

Les années 2000

​Après les deux premiers épisodes qui retraçaient le premier siècle de la Société Générale pour le patronage des Libérés (SGPL) de 1871 jusqu’aux années 70, puis la crise économique, les années 80, l’apparition du SIDA et les années 90 avec le développement des services autour des missions héberger, soigner et insérer. Dernier opus avec les années 2000.

Résumé des deux premiers épisodes 

Le 25 novembre 1871, Jules de Lamarque fonde la Société Générale pour le patronage des Libérés (SGPL), qui sera reconnue d’utilité publique le 4 novembre 1875.

Dans les années 50, les trois missions de l’association, Héberger – Soigner – Insérer, se mettent en place.

Le 29 juillet 1967, par décret du Premier ministre Georges Pompidou, la Société Générale pour le Patronage des Libérés devient l’« Association Aurore ».

A partir des années 70, Aurore ne cessera de diversifier ses prises en charge pour les adapter aux besoins.

Des crises régulières fragilisent l’emploi, le chômage se massifie et le travail précaire se développe. Aurore développe l’accompagnement vers l’insertion professionnelle.

Les années 1980 marquent l’apparition du sida. Aurore va jouer un rôle pionnier dans la lutte et la prévention contre la maladie.

L’association développe aussi fortement ses expertises en matière de prise en charge des troubles psychiques.

Enfin, les dispositifs d’hébergement et de logement accompagné se développent.

En 1999, trois pôles (Héberger, Soigner, Insérer) sont constitués.

 

Pour en savoir plus : l'épisode 1 - l'épisode 2

 

La Gouvernance depuis 2000

Durant les années 2000-2020, la poursuite du développement d’Aurore s’appuiera sur une gouvernance très stable, avec un président, Pierre Coppey (élu en 2000 et membre du CA depuis 1995) et un directeur général, Eric Pliez (ancien responsable de l’Association pour la recherche d’alternatives à l’exclusion – APRAE), nommé en 2001.

Au départ d’Eric Pliez en 2020, c’est Florian Guyot qui devient directeur général, appuyé dans sa tâche par Armelle de Guibert, nommée directrice générale adjointe la même année.

 

20 ans de développements

En 2001, Aurore compte 20 services et 145 salariés.

En 2019, les services sont au nombre de 225, et les salariés sont 2 040.

Durant ces vingt dernières années, Aurore a continué à se développer, souvent à partir d’expérimentations au plus près des évolutions des besoins. 80 % de ses services actuels datent de cette période.

Le début des années 2000 est marqué par un mouvement dense de fusions et d’ouvertures, lié à l'évolution de la réglementation et des besoins en lien avec de nouvelles formes de précarité et d’exclusion.

A partir de 2004, l’association s’implante plus largement en Ile-de-France et en province.

C’est le cas par exemple à Montreuil avec le CHU Maison Bleue en 2005 ; à Boulogne-Billancourt en 2008 avec le CHS L’Olivier ; à Drancy en 2012 avec l’ouverture d’une résidence sociale accueillant des femmes victimes de violences et leurs enfants ; à Aurillac en 2014 avec l’expérimentation Un toit, un emploi (pérennisée ensuite sous le nom d’EMILE) ; dans l’Aube en 2015 avec la fusion avec l’association Le Foyer Aubois...

 

 Le CHU Maison Bleue, à Montreuil, accueille des femmes sortant de maternité et leurs nouveaux-nés

 

 Le dispositif ACT du Foyer Aubois

 

Au début des années 2010, face aux réalités plus complexes du terrain, l’association se structure plus finement. De nouveaux pôles sont créés : Urgence, Hébergement, Habitat, Addictions santé précarité, Accueil et soins psychiques, Insertion, ESAT.

Le 1er janvier 2019, une nouvelle organisation matricielle combinant les approches territoires et métiers vient structurer à nouveau l’association, pour mieux répondre encore aux besoins locaux par l’expertise métiers sans cesse développée.

Cette organisation continue à s’appuyer sur les 3 missions fondatrices d’Aurore : Héberger - Soigner - Insérer.
Elle vise entre autres à renforcer la démarche qualité de chacun des métiers, de mieux valoriser les expertises de l’association, de répondre plus finement encore aux besoins locaux des territoires et des personnes accueillies.

Elle permet d’ouvrir une réflexion collégiale, de mutualiser les expériences réussies d’un territoire à l’autre, d’élaborer des outils communs à tous.

 

HEBERGER

Si, dès 1995, les dispositifs d’hébergement et de logement accompagné avaient connu un important développement, l’année 2009 voit un nouveau développement de l’axe Héberger à travers la fusion avec Cœur des Haltes. Aurore se déploie dans le travail de rue, l’accueil d’urgence et développe des places de stabilisation.

Côté innovations, Aurore sera aussi sur tous les fronts. Quelques exemples :

  • elle s’engage dans l’intermédiation locative avec l’arrivée dans le dispositif Louez Solidaire (2007),
  • elle est la première association à prendre en charge des femmes victimes de violences et leurs enfants, avec l’ouverture du centre Suzanne Képès (2007),
  • en 2008, elle signe la convention Solibail avec la Préfecture d’Ile-de-France, devenant ainsi un acteur historique de ce dispositif ; elle démarre l’expérimentation nationale Un chez Soi d’Abord à Paris, qui sera pérennisée par décret en 2016.
  • en 2012, elle ouvre son premier centre maternel, la Maison Husson, à Valenton.
  • En 2016, elle créée en 3 mois La promesse de l’aube, un CHU provisoire en modulaires, dans le 16e arrondissement.
  • En 2017, elle ouvre un CHU pour femmes primipares sortant de maternité avec leurs nouveaux-nés, provisoirement installé dans une aile de l’hôpital de l’Hôtel-Dieu (75004).
  • En 2018, Aurore développe Hom’up, à Nantes, un dispositif qui accueille et accompagne, dans des appartements partagés, de jeunes homosexuels exclus de leur famille en raison de leur orientation sexuelle.

 

 Le centre maternel Maison Husson, à Valenton

 

 Le CHU La promesse de l’aube, dans le 16ème arrondissement de Paris

 

C’est aussi le début de l’utilisation innovante et plus ou moins installée dans le temps de lieux non prévus pour ce type d’occupation : d’anciens hôpitaux, gendarmeries, bureaux, centres de tri postal… se mêlant parfois à des dispositifs de mixité sociale, d’économie sociale et solidaire et d’ouverture sur la société. Le plus emblématique étant « Les Grands Voisins » dans l’ancien hôpital de Saint-Vincent-de-Paul (75014) mais ils sont nombreux aujourd’hui :

  • L’ancien hôpital de Gonesse,
  • L’ancien siège social de l’INPI ou des bureaux dans un hôtel particulier, avenue Marceau, dans le 8ème arrondissement de Paris,
  • Le tri postal Magenta (75010) ou Jaurès, à Boulogne-Billancourt,
  • L’auberge de jeunesse La Manufacture, à Nantes,
  • Les terrains classés Allée des Fortification (75016) et Bastion de Bercy (75012),
  • Des bâtiments appartenant à des religieux (le CHU Relais du Carmel, dans l’Aube, ou Village Reille, dans le 14ème arrondissement de Paris),
  • D’anciennes casernes de gendarmerie comme à Fontenay-sous-Bois ou Les Cinq  Toits dans le 16e arrondissement…

 

 Le CHU Magenta, dans un ancien centre de tri postal du 10ème arrondissement

 

 Le CHUM installé dans l’ancien hôpital de Gonesse

 

SOIGNER

Sur le plan du soin, Aurore poursuit le renforcement de ses expertises, qu’il s’agisse de prise en charge de troubles psychiatriques, de maladies chroniques ou d’addictions.

A partir de 2003, le pôle Addictions se développera d’ailleurs grâce à la fusion avec l’APRAE.

De nombreux services sont créés ou repris, comme les ACT Bords de l’Oise (2004) et Brantôme (2006). Cette même année, l’association fusionne avec l’Agired et l’ITEP L’Eveil, ouvre l’ESAT et restaurant social Santeuil et crée les Familles relais à Nantes. Elle ouvre L’Entr’ACT (2007), la CT Maison d’André Le Gorrec, en Dordogne (2008), reprend le centre APTE, dans l’Aisne (2009), crée les LHSS de Gagny (2010), fusionne avec Loginter dans le Val-d’Oise (2011), avec le FAM Le Berceau, Espoir Goutte d’Or/EGO (CSAPA et CAARUD) et Siloë (CHRS et Club de prévention) en 2012…

 

 Le foyer de vie – FAM Le Berceau, à Reffannes

 

 La communauté thérapeutique Maison d’André Le Gorrec, à Brantôme (Périgord)

 

Côté innovations en matière de soins, Aurore est aussi précurseur :

  • En 2011, la première communauté thérapeutique d’Ile-de-France voit le jour : c’est Aurore qui l’ouvre, à Aubervilliers. C’est aussi la première fois qu’un dispositif de ce type se retrouve au cœur de la ville, et non à la marge,
  • En 2012, elle ouvre LOGIS, pour répondre au manque de lieux adaptés aux handicaps des personnes traumatisées crâniennes et cérébro-lésées,
  • En 2013, elle créé l’Equipe Mobile Bailleurs, qui va à la rencontre des locataires en souffrance psychique et en situation de précarité pour leur proposer un accompagnement de transition vers les services de soins adaptés,
  • En 2014, le dispositif expérimental de prévention de la récidive L’Ouvrage est lancé. Il sera reconduit en 2017…

 

 La communauté thérapeutique d’Aubervilliers

 LOGIS, dans le 14ème arrondissement de Paris

 

INSERER

D’innovants dispositifs de formation et d’accompagnement à l’insertion professionnelle voient également le jour, dès la fin des années 90 : les Jardins biologiques du Pont Blanc, le Carré des Biffins, les Espaces emploi, L’Epicerie Solidaire, Yankadi…

En 2012, Prism devient le plus gros opérateur d’Ile-de-France de suivi du RSA, avec l’accompagnement de plus de 900 allocataires.

C’est également l’année où le pôle Insertion se restructure autour de trois secteurs d’activité (Accompagnement social et psychologique, Accueil, animation dynamisation, Économie sociale et solidaire) et se développe. La décennie 2010 voit l’ouverture de plusieurs EDI, d’espaces jeunes, de l’Epicerie Solidaire à Montreuil, le démarrage du service Logistique, la création de L’Archipel, espace d’ESS et de mixité sociale ouvert au grand public, au sein du CHU Saint-Petersbourg.

 

Aurore développe également des dispositifs autour de la restauration, qui s’avère être un formidable tremplin vers l’emploi (Plateau Technique, Yankadi…).

  • En 2016, l’association s’inscrit dans le dispositif Territoire zéro chômeur de longue durée dans le 13e arrondissement de Paris.
  • A partir de 2017, elle étend des permanences emploi sur le territoire Est Ensemble.
  • En 2020, sur le modèle des EDI franciliens, elle ouvre l’espace d’insertion Dynamo à Troyes, dispositif unique en son genre dans toute la région Grand Est.

 

 Cours de yoga à L’Archipel, 1er tiers-lieu d’Aurore au sein du CHU Saint-Petersbourg, dans le 8ème arrondissement

 

 L’épicerie solidaire, à Montreuil

Tous ces dispositifs créés et pérennisés par Aurore sont autant d’illustrations de l’histoire sociale de la France depuis 1871.

 

L’accélération de son développement depuis 20 ans montre à quel point les situations sociales ne cessent de se diversifier tout en se complexifiant, rendant nécessaire un accompagnement de plus en plus pointu.

L’activité de l’association s’adapte à tous les angles morts de la société, ses équipes inventent, mettent en place des filets de sécurité pour prévenir les conséquences des évolutions de la précarité. Elles imaginent de nouveaux modes d’accompagnement pluridisciplinaires, adaptés à la situation de chacun, dans le respect de chaque personne.

 

Depuis quelques années, d’autres réalités sont venues impacter son activité, provoquant la création de nouveaux dispositifs et d’autres formes de prises en charge.

Face aux arrivées massives de migrants depuis 2015 et à la crise sanitaire et sociale liée à la covid-19 depuis plus d’un an, l’engagement des salariés, des bénévoles et des partenaires d’Aurore, leur capacité à se réinventer et se mobiliser continuent, encore et toujours, à prouver leur volonté de ne jamais baisser les bras, au service de la dignité des personnes qu’ils accompagnent.

Coup de projecteur sur l’association

En avril 2014, Rémi Noël, un publicitaire, offre à Aurore une campagne d’affichage en 3 visuels : « Ayons l’élégance d’aider ceux qui n’ont rien ». Le retentissement sera immédiat et international, les 3 affiches feront le tour du monde via les médias innombrables qui s’en feront l’écho. Les manuels scolaires de France et des pays francophones continuent à demander à l’association l’autorisation d’utiliser les visuels dans leurs éditions récentes. De quoi provoquer un légitime sentiment de fierté et d’appartenance chez les salariés de l’association !