Aurore a 150 ans - épisode 2
De 1967 à 1999
Si vous avez raté le 1er épisode, résumé
Jules de Lamarque, chef de bureau au ministère de l’Intérieur, fonde, le 25 novembre 1871, la Société Générale pour le patronage des Libérés (SGPL), qui sera reconnue d’utilité publique le 4 novembre 1875.
Le premier établissement, pour hommes sortant de prison, ouvre en 1877. En 1890, un service ouvre au 33 rue des Cévennes (il sera baptisé Etoile du Matin le 2 mars 1946).
Les années 50 voient la professionnalisation et la naissance de l’accompagnement médico-social de l’association, face à la multiplication des problématiques sociales rencontrées : alcoolisme, sans abrisme et troubles psychiatriques grandissants…
Les trois missions de l’association, Héberger – Soigner – Insérer se mettent progressivement en place.
Le 29 juillet 1967, par décret du Premier ministre Georges Pompidou, la Société Générale pour le Patronage des Libérés devient l’« Association Aurore ».
Les années 70 et la fin des Trente Glorieuses
Les années 70 marquent en France la fin des Trente Glorieuses et le premier choc pétrolier de 1973 fait basculer le monde dans une crise majeure. Ses effets se font sentir sur toute la société. Le chômage de masse affecte de nouvelles catégories sociales.
Face à une situation sociale sinistrée, les trois missions Héberger – Soigner – Insérer vont connaître un développement important.
Le monde professionnel se fragilise, le travail précaire se développe. Aurore développe l’accompagnement vers l’insertion professionnelle.
Les foyers de l’association se mettent en rapport avec des agences d’intérim, et avec l’ANPE de la rue de Vaugirard, spécialisée dans le reclassement des anciens détenus.
Un chômeur devant les offres d'emploi de l'ANPE au début des années 1970
Sur le plan médico-social, la grande loi n° 75-535 du 30 juin 1975 provoque un tournant décisif dans l’action d’Aurore. Elle organise pour la première fois l'offre sociale et médico-sociale comme un ensemble homogène et autonome.
Le social s'oriente sur de nouveaux terrains, notamment celui de la politique de la ville.
L’association Aurore connaît dès lors une diversification de ses prises en charge et une augmentation notable du nombre de ses structures.
En 1976, dans le but de garantir la continuité de l’accompagnement, l’Antenne (Centre d'Hébergement et de Réinsertion Sociale) est créée, initialement pour accueillir et suivre les anciens hébergés d’Etoile du Matin.
Les années 80 et l'apparition du SIDA
Aurore va jouer un rôle pionnier dans la lutte et la prévention contre le SIDA. Pour accueillir et accompagner les personnes dans une situation précaire cumulée à la maladie, l’association ouvre Mijaos et l’Espace Rivière, lance l’expérimentation des Appartements de Coordination Thérapeutique VIH…
De nombreuses autres structures innovantes, qui font l’ADN d’Aurore aujourd’hui encore, continuent à voir le jour.
En 1984, Aurore ouvre le CHRS Soleillet pour accueillir les femmes sortant de détention avec leurs enfants. Soleillet est alors la première structure en France métropolitaine à héberger et prodiguer un accompagnement socio-éducatif à des femmes seules ou avec leur enfant, dès le jour de leur sortie de prison.
Le CHRS Soleillet
Les années 90 signent un fort développement parisien et une structuration importante
Les années 90 voient, à Paris, se poursuivre un nombre important de créations ou de reprises d’associations plus petites ou en difficultés.
Aurore développe fortement ses expertises de soins. Pour la prise en charge des troubles psychiques, après l’ouverture du SAVS 15 et du SAVS 13 en 1989, c'est l'époque de la reprise du centre psychothérapique Dutot (pour les enfants). C’est également la création de son premier CAT en restauration, qui deviendra plus tard l’ESAT Espace Aurore et de la résidence Apollinaire.
La préparation d’un repas partagé au SAVS 15
Résidence apollinaire
L’ESAT Espace Aurore
La salle polyvalente de l’hôpital de jour Dutot
En 1997, Aurore reprend un centre de cure ambulatoire en alcoologie (CCAA), qui deviendra le CSAPA Aurore 75 - site Ménilmontant. Ce dispositif est fondateur pour l’association, puisqu’il préfigure tout le métier Addiction de l’association.
Le CSAPA Aurore 75 Ménilmontant, précurseur du pôle Addiction d’Aurore
Enfin, les dispositifs d’hébergement et de logement accompagné se développent, avec des ouvertures de CHRS et de résidences sociales, ainsi que le déploiement des logements-relais.
En 1999, trois pôles (Héberger, Soigner, Insérer) sont formalisés. Les fonctions support sont installées au siège.