Audrey, professeur de Français Langue Etrangère (FLE) bénévole aux Amarres
Les visages d’Aurore
Le goût de transmettre la langue française
Il y a cinq ans, Audrey a entamé sa première mission bénévole en dispensant des cours de Français Langue Etrangère (FLE) au sein d’une association qui accompagne les primo-arrivants. Après avoir voyagé pendant 3 ans et demi, elle est revenue à Paris, il y a 2 mois. Son métier de cheffe de projets digitaux qu’elle exerce en freelance lui laissant l’opportunité d’organiser son temps de travail pour s’engager de manière bénévole, elle a eu envie de s’investir à nouveau en tant que formatrice FLE.
Après quelques recherches internet, elle est très vite tombée sur l’Association Aurore et l’Accueil de Jour – Les Amarres. Avec Sonia, sa colocataire, elles s’engagent toutes les deux en tant que professeures de FLE et donnent ainsi, en binôme, des cours de français à des groupes d’une dizaine d’hommes isolés réfugiés ou demandeurs d’asile tous les jeudis matins, de 10h à 12h, au même moment qu’un cours d’aplhabétisation.
Des programmes sur mesure adaptés aux besoins des personnes accueillies aux Amarres
Grâce à une pédagogie multi-sensorielle, que l’association Elan Interculturel a transmis lors d’une formation aux enseignantes, la glace arrive à être brisée dès le début des cours. Une atmosphère de confiance est mise en place. L’objectif est de faire revenir les élèves chaque semaine.
Les cours s’articulent autour de thématiques communes telles que le sport, les hobbies, l’alimentation ou encore l’orientation dans l’espace. Des ateliers dégustations des saveurs françaises sont organisés régulièrement, occasion de découvrir le territoire, sa géographie et son terroir. Cela permet également d’associer des goûts, des saveurs et des ressentis pour mieux mémoriser la langue.
Le ludique, le dessin, la présentation de soi sont autant d’outils mis en place pour varier les activités, changer le rythme. C’est primordial pour s’adapter à chaque participant et pouvoir inclure tout le monde, même ceux qui arrivent en cours de route.
Le travail en binôme fluidifie les cours : il n’y a pas de temps mort car l’une rebondit sur le travail de l’autre. Et cela permet également, si l’une a un empêchement, que le cours soit maintenu.
La solidarité au cœur du projet
Véritables générateurs de partage et d’entraide, ces cours de FLE permettent en parallèle de la pratique du français, la création de liens entre les participants. Les apprenants s’y serrent les coudes, ils se corrigent et se traduisent entre eux. La solidarité est le maître mot ce qui fait naître un fort sentiment d’appartenance chez ces hommes.
L’objectif des équipes sociales et des bénévoles des Amarres est de développer cette même solidarité entre eux. Il est prévu de renforcer les liens entre les professeurs de FLE bénévoles afin de partager les bonnes pratiques.
Et c’est également une des motivations d’Audrey au quotidien qui souhaite s’engager le plus longtemps possible en tant que bénévole. « Si chacun donnait 2h de son temps chaque semaine, cela créerait une société plus inclusive et il y aurait moins de personnes mises à l’écart. Et les associations sont tellement diversifiées que chacun peut trouver chaussure à son pied ! »