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Hôpitaux de jour, un accompagnement spécialisé pour les personnes atteintes de troubles psychiatriques

Soutenir les enfants et les adultes présentant des troubles psychiatriques est l’une des toutes premières missions d’Aurore. Dans ses 3 hôpitaux de jour, l’association les accueille et les accompagne de façon ciblée et adaptée à leurs besoins. A l’occasion de leurs Journées Portes ouvertes, zoom sur deux établissements historiques d’Aurore : les hôpitaux de jour adultes Cévennes et Labrador. Comment travaillent ils ? Quelles sont les pathologies des personnes accueillies ? Qui peut bénéficier de cette prise en charge ?

La maladie mentale et les troubles psychiques touchent près d’1/5 de la population, soit 13 millions de Français. C’est le 1er poste de dépenses du régime général de l’assurance maladie par pathologie avec plus 23 Milliards d’euros* par an. La psychiatrie représente elle 2,4 millions* de personnes prises en charge dans les 569* établissements de santé autorisés. Nous savons que la grande précarité accentue considérablement ce phénomène.

Au-delà des malades eux-mêmes, ce sont des familles et des aidants (lorsqu’il y en a) qui sont totalement démunis face à la souffrance et la dépendance de leurs proches. En effet, ces troubles ont des répercussions sur la vie personnelle et sociale des personnes concernées ainsi que sur leur entourage. Des Français pour qui, bien souvent, l’impossibilité de s’insérer professionnellement s’ajoute à la douleur.

Ne pas laisser ces personnes seules, mettre en lumière ce sujet encore parfois tabou et lever les stigmatisations, c’est la mission que se fixe l’association Aurore.

(*Sources : OMS et ARS)

 

La stabilisation et l’autonomisation des patient(e)s

Pour les personnes atteintes de maladies psychiatriques, l’Association Aurore propose des solutions d’accueil et d’accompagnement qui prennent en compte la singularité et l’adaptation à la vie collective et sociale de chacun. Ancrés dans le 15ème arrondissement de Paris, les Hôpitaux de jour Cévennes et Labrador travaillent autour de 4 grands axes :

  • L’autonomisation des patient(e)s ;

  • La stabilisation des symptômes ;

  • La sortie de l’isolement et l’amélioration de l’inclusion sociale ;

  • La prévention des réhospitalisassions et des décompensations (sorties du réel dues aux troubles psychiques) par des soins individualisés.

Ces structures travaillent en partenariat, de manière impérative, avec des intervenants extérieurs impliqués dans les prises en charge, notamment des professionnels des secteurs psychiatriques et des structures de soins du milieu associatif.

La prise en charge en hôpital de jour des personnes atteintes par ces troubles psychiques est financée à 100% par la sécurité sociale, au titre de l’Affection Longue Durée (ALD).

 

La rencontre avec différentes pathologies psychotiques

Les hôpitaux de jour Cévennes et Labrador accueillent des adultes souffrant de troubles psychiatriques, se retrouvant exclues du fait de leurs symptômes mais suffisamment stabilisés pour intégrer des structures de soins ouvertes sur l’extérieur.

A ce jour, une soixantaine de patient(e)s y sont accueilli(e)s dont 66% sont atteints de schizophrénie. Cette pathologie touche environ 24 millions de personnes au monde dont 600 000 en France**. Les personnes concernées développent des idées délirantes récurrentes, des hallucinations, une pensée et un comportement désorganisés ou une agitation extrême. Leur espérance de vie est de 10 à 20 ans inférieure à celle de la population générale.

14% des autres personnes accueillies à Cévennes et Labrador sont, elles, atteintes de trouble schizo-affectif, trouble mental associant des symptômes d'un trouble bipolaire et des symptômes d'une schizophrénie, et 9% de trouble dépressif, tristesse invalidante ou persistante pour perturber le fonctionnement quotidien et souvent par une diminution de l'intérêt ou du plaisir procurés par les activités (anhédonie).

Ces pathologies psychotiques peuvent entraver l’acquisition et le développement de l’autonomie personnelle. L’accompagnement et le suivi opérés au sein de ces structures permettent d’y travailler grâce à une pluridisciplinarité des soins proposés.

**Source : OMS et INSERM

 

La complémentarité d’une équipe pluridisciplinaire

Psychiatres, psychologues, infirmier(e)s, ergothérapeutes, assistant(e)s de service social, psychomotricien(ne)s… composent l’équipe médico-sociale des hôpitaux de jour. Celle-ci déploie un travail thérapeutique offrant une réelle alternative à l’hospitalisation par des prises en charge en journée, adaptées au cas par cas et modulables selon l’évolution des patient(e)s.

Le projet de soin et la constitution des groupes thérapeutiques sont établis, de manière réfléchie et évolutive, par l’intégralité de l’équipe, en co-construction avec les patient(e)s. Cette diversité des approches, et le jeu des complémentarités, offrent aux patient(e)s une grande variété d’expériences thérapeutiques. Chaque corps de métier est indispensable et complémentaire à l’établissement d’un projet de soin complet et adapté.

Les missions des hôpitaux de jours sont principalement structurées autour d’entretiens réguliers avec un médecin psychiatre et un infirmier référent, d’entretiens avec des psychologues et/ou avec un(e) assistant(e) de service social, et d’activités thérapeutiques (médiation artistique, culturelle ou manuelle, médiation corporelle, médiation animale ou évènements exceptionnels (sorties, séjours vacances).

 

L’intégration progressive du patient

Orienté(e)s par un psychiatre externe, les patient(e)s doivent être suffisamment autonomes dans leurs déplacements pour intégrer les structures Cévennes et Labrador. Il est demandé le maintien d’un suivi psychiatrique extérieur tout au long de l’accompagnement pour permettre d’assurer la prescription médicamenteuse et le suivi global de la personne.

Après vérification de son dossier, la personne est accueillie pour une période d’intégration d’essai. Lors des premiers entretiens et activités, le contact et le climat de confiance sont très importants. En effet, pour le patient, arriver au sein d’une nouvelle structure est synonyme d’insécurité et de perte de repères.

L’admission finale du patient est décidée par l’équipe médico-sociale et découle sur un contrat de soin et un planning de prise en charge adaptés à chacun. L’accompagnement déployé tout au long de la prise en charge permet de construire une modalité de rebranchement, de renouage du lien social, de trouver un lien pacifié à l’autre et de retrouver un réinvestissement progressif.

 

A l'occasion des portes ouvertes 2024 de ces deux Hôpitaux de jour psychiatriques, retrouvez, en bas de page, les oeuvres artistiques réalisées par les patients accompagnés dans ces structures.

L’accompagnement des troubles psychiatriques chez Aurore

 

Le pôle « Handicap et Soins psychiques » couvre un large spectre au sein d’Aurore. Il est à la fois transversal et spécialisé.

Transversal, car les troubles psychiques peuvent concerner l’ensemble des personnes accompagnées (personnes isolées, en situation de grande exclusion, migrants, consommateurs de produits psychoactifs…), et pas seulement dans les services dédiés.

Spécialisé, car il s’appuie sur des établissements sanitaires et médico-sociaux consacrés aux personnes souffrant de handicaps et de troubles psychiques (hôpitaux de jour, foyers de post-cure, foyers d’accueil médicalisés, services d’éducation spécialisée et de soins à domicile, services d’accompagnement à la vie sociale…).

L’association déploie une large palette de prises en charge adaptées aux besoins, qui vont des handicaps psychiques aux traumatismes crâniens, en passant par les troubles autistiques ou ceux du comportement. Les accompagnements très divers peuvent relever du suivi médicalisé ou nettement plus léger, visant essentiellement la stabilisation.

Tous les âges de la vie sont pris en charge, certaines personnes peuvent donc être accompagnées tout au long d’une évolution qui irait jusqu’à l’autonomie, en évitant les ruptures.

Mots clefs associés : Psychiatrie    Schizophrénie