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La Maison régionale des femmes

Un hébergement intercalaire dans un hôtel parisien, pour des femmes en grande précarité

Le 24 novembre 2020, Aurore a ouvert dans le 17ème arrondissement de Paris un nouveau centre d’hébergement d’urgence, la Maison régionale des femmes, financé à parts égales par l’Etat et la Région Ile-de-France. Ses 95 places sont destinées à des femmes isolées sans domicile, en extrême précarité. En grande vulnérabilité psychique, elles ont souvent un parcours de longue désocialisation.

Une histoire de rencontres

Décidées à trouver des solutions à l’errance des personnes vivant dans le métro, la DRIHL et la Région Ile-de-France se sont accordées pour financer une structure d’hébergement d’urgence et d’accompagnement réservée aux femmes, sur un temps long qui favoriserait leur rétablissement physique et psychique, préalable à la construction d’un nouveau projet de vie personnelle, professionnelle et sociale. 

Le groupe familial Machefert, propriétaire de 19 hôtels à Paris, a été contacté et a accepté de mettre l’un d’entre eux (fermé en raison de la pandémie de Covid-19) à la disposition d’Aurore pour 18 mois.

 « J’ai été ébahi de voir que la précarité en France était un problème si important qu’on nous demandait d’ouvrir nos hôtels pour compléter les dispositifs existants. Je n’étais pas au courant de l’étendue ni de la réalité de la violence qui pouvait s’exercer à l’encontre des femmes. La demande de la Région Ile-de-France m’a ouvert les yeux. J’ai pensé que si nous pouvions en aider ne serait-ce que 10 % à se réinsérer et à retrouver du travail, nous devions le faire » dit Kévin Machefert, le jeune Directeur général du groupe.

Sa rencontre avec Aurore est un autre déterminant du dispositif : « J’ai beaucoup aimé la ‘prise en main’ par les équipes d’Aurore, qui ont l’habitude de travailler avec les acteurs institutionnels tels que la Région et l’Etat. Leur niveau de professionnalisme et d’organisation sur le terrain m’a époustouflé ».

La confiance de Kévin envers l’association est telle qu’il a choisi de mettre aussi à la disposition d’Aurore deux autres de ses hôtels parisiens : le Pavillon Nation, transformé en centre Covid+ et le Pavillon Courcelles-Parc Monceau, devenu en janvier un centre d’hébergement d’urgences pour familles à la rue.

Aurore rendra à son propriétaire les clés de ce centre d'hébergement d'urgence au printemps 2022, et installera le dispositif dans un autre lieu, temporaire ou pérenne.

 

Entre femmes, pour permettre le retour de la confiance

Pour ces femmes malmenées par la vie, le lieu est pensé comme un cocon, où elles ne craindront plus les agressions de la rue.

Située au bout d’une rue très calme du 17ème arrondissement, la Maison régionale des femmes semble baigner dans une atmosphère presque ouatée, un climat de confidentialité et de sérénité.

Les 2 bâtiments, qui comptent 55 chambres, sont séparés par une charmante petite cour plantée de quelques arbres. Des tables et des chaises de jardin inviteront à profiter des beaux jours, sans vis-à-vis et en toute tranquillité.

Les chambres, simples ou doubles, possèdent chacune leur salle de bains. Des pièces de vie commune (salles à manger, hall d’entrée), permettent des moments de regroupement et d’activités communes.

 

Pendant 18 mois, les femmes hébergées, accompagnées par l’équipe médico-sociale, vont vivre, au rythme de chacune, des périodes successives de repos et de récupération, de restauration de l’image d’elles-mêmes, de réappropriation de leur vie et de construction de leur avenir.

Le lien avec l’équipe sociale et les personnes référentes est fondamental : il maximise le travail accompli pour permettre à chacune une sortie positive. Il représente la clé de la réussite.

Bien plus qu’un toit, elles trouvent à la Maison régionale des femmes un accompagnement physique et moral : problématiques individuelles, droits sociaux, accès aux soins, à la formation, à l’emploi, au logement… toutes les difficultés auxquelles elles peuvent être confrontées seront progressivement examinées pour être levées.

 

Un accompagnement médical très complet

Le volet des soins est abordé avec la même considération que celui de l’insertion sociale ou professionnelle : l’accompagnement somatique et vers le soin du corps, mais aussi vers les soins psychiques vise à soutenir la stabilisation de ces femmes.

L’aide médico-psychologique qui fait partie de l’équipe est à leur écoute permanente. Groupes de parole, art-thérapie, socio-esthétique, rien n’est laissé au hasard pour les aider à exprimer et dépasser leurs traumatismes. Elles peuvent aussi être orientées vers les partenaires de santé (EPS Maison Blanche, Equipe mobile psychiatrie-précarité secteur nord, hôpital Marmottan…).

Un travail de prévention est également mis en place avec le planning familial ainsi qu’avec les acteurs de la prostitution et des addictions.

 

Viser le retour de l’estime de soi

Pour dépasser l’isolement, se réapproprier son image et retrouver la confiance, l’émancipation est un enjeu central. L’équipe travaille sur la re-narcissisation à travers la socio-esthétique, l'expression corporelle et l'accès à la culture.

Le réseau d’entreprises et d’institutions partenaires qu’Aurore a su constituer joue un rôle d’importance dans ces actions de remobilisation.

 

Débloquer les situations en vue d’une insertion sociale et professionnelle

Favoriser l’émergence progressive d’un projet de vie et d’un projet professionnel, acquérir une autonomie durable et solide, c’est ce que visent les femmes accueillies et leurs référents sociaux.

A travers l’accompagnement, l’attention est portée sur l’ensemble des difficultés rencontrées par chacune, pour, progressivement, arriver à dénouer les difficultés et permettre d’avancer vers une résolution des problèmes, qu’ils soient d’ordre juridique (partenariat avec le Barreau de Paris, travail sur les violences faites aux femmes et sur le droit de la famille) ou professionnel.

Un travail est donc mené autour d’une remise à niveau, d’une formation, d’une recherche d’emploi, avec, là aussi, le soutien fondamental de partenaires tels que les missions locales, Pôle Emploi…

Enfin, l’accès au logement ou à l’hébergement viendra clore ces mois de vie commune et d’accompagnement au plus proche, apportant une fois de plus la preuve que « seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ».

55 chambres simples et doubles, avec sanitaires individuels

95 places

Budget : 2,5 millions d’euros

Financeurs : Etat et Région Ile-de-France

Equipe de 12 personnes