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La revue Alter Ego sort son 100e numéro : retour sur son histoire

La revue de prévention des dommages liés à l’usage des drogues fête ses 30 ans

Avec ce numéro 100, la revue Alter Ego se fait remarquer par sa longévité. Parti d'un quatre pages en noir et blanc, ce magazine avait pour objet de porter la voix des usagers de drogues, sensibiliser l'opinion publique sur les problèmes liés aux addictions tout en prenant part aux débats que suscitait cette thématique. Retournons trente ans en arrière, au début d'Alter Ego.

Naissance d’Alter Ego

 On imagine volontiers qu’en mai 1990 quand le numéro 0 d’alter Ego est sorti, l’équipe devait se sentir bien seule, quand on sait que la reconnaissance institutionnelle de la politique de réduction des risques date de 1999 avec le Plan triennal de lutte contre les drogues. Avant cela, il y avait eu un certain nombre d’actions mises en place mais flirtant régulièrement avec la frontière du légal. Médecins du Monde, Aides et des associations en ont payé les frais, plus d’une fois interpellés par la police pour avoir distribué des seringues par exemple. En 1987, la Loi BARSACH autorise la vente libre des seringues, le début des traitements de substitution, distribution de la méthadone en 1995.

L’objectif d’Alter Ego était alors d’informer sur les problématiques rencontrées par les consommateurs de drogues, évoquer la consommation de produits, transmettre des messages sanitaires et notamment de réduction des risques (RDR) mais aussi de diffuser les actions du quartier de la Goutte d’Or. On y découvre de nombreux sujets transversaux, prévention, accompagnement, pédagogie. 

De l’ombre à la lumière

L’innovation a été de mettre en lumière des personnes habituées à l’ombre, au rejet, aux caves, au noir médiatique. Enfin l’usager, se découvre une personne à part entière, avec ses besoins, ses désirs, ses angoisses.

Alter Ego, comme son titre le suggère, est le passage de témoin, sans préjugés, l’outil rendu indispensable pour donner du lien, assurer une communication vivante entre les acteurs (soignants, soignés) de la toxicomanie et le champ du social. La parole donnée aux usagers.

A l’origine, la première édition est un 4 pages en noir et blanc et au tirage restreint. La ligne éditoriale permettait déjà de s’adresser à tous, dont des spécialistes de l’addictologie. Le journal est distribué dans le quartier ou envoyé à certains acteurs du soin. Le journal a toujours été réalisé par des usagers de drogues, des bénévoles et des travailleurs sociaux.

Les 4 saisons d’Alter Ego

Au fil des années Alter Ego change et se refait une beauté. En 2004, l’édition sort en quadrichromie, puis au printemps 2017, le magazine change de look pour plus de photos et d’illustrations colorées, il devient un 16 pages.

Aujourd’hui, Alter Ego sort au rythme des saisons : Hiver, Printemps, Eté, Automne soit quatre fois par an. Le principe de mélanger dans l’équipe de rédacteurs, des usagers et des travailleurs sociaux, n’a pas varié puisqu’il est l’essence même du dialogue et de la parole rendue aux usagers de drogues.

De très nombreux  sujets ont été évoqués dans les pages du magazine : Drogue et maternité, Vaincre l’Hépatite C, Drogues en prison, Politique de réduction des risques, le Patient Expert, mais aussi Noël à EGO, la culture, la vie de quartier etc…

La parole donnée aux usagers

Des médecins aux acteurs de la vie politique, mais aussi travailleurs sociaux, usagers, psychologues, nombreux sont ceux qui par leur expertise ou leur singularité ont transmis des informations précieuses dans le journal.

Alter Ego demeure cette parole indispensable entre le soignant et les usagers de drogue, parole qui force à la verbalisation, à l’expression des besoins, et des codes sociaux, pour, a minima, obtenir les infos (logements, aides, adresses, etc.) pour une réinsertion réussie, et au mieux permettre à cette parole d’engager un soin en confiance via les acteurs sociaux et médicaux.

Nous partons à la rencontre de ceux qui font vivre ce journal.

Mots clefs associés : Addictions