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Un nouveau dispositif d’hébergement pour les migrants à Nantes

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Depuis le 21 décembre, la Préfecture de Loire-Atlantique et la Ville de Nantes ont confié à l’équipe nantaise d’Aurore la mission d’accueillir, héberger et accompagner des migrants dans l’auberge de jeunesse de La Manufacture*. Ces hommes isolés avaient, depuis février 2020, trouvé refuge dans le gymnase de Talensac, à Nantes.

Un engagement de la ville de Nantes

Si les pouvoirs publics ont renforcé la prise en charge des demandeurs d'asile présents dans le département de Loire-Atlantique, le Dispositif national d'accueil reste fortement saturé. Cet engorgement se traduit par l'apparition de modes d'habitat sans droits ni titre (autrement dit des squats), qui présentent des dangers pour la sécurité des personnes et de multiples risques sanitaires. C’était le cas au gymnase de Talensac, vétuste et inadapté.

« Les demandeurs d’asile doivent pouvoir bénéficier d’un logement, de nourriture et d’un accompagnement social de la part de l’État. C’est la loi. La mise à disposition de l’ancienne auberge de jeunesse de la Manufacture des Tabacs doit permettre à ces personnes d’être accueillies dans des conditions de vie plus dignes » a déclaré Yves Pascouau, l’élu municipal en charge de l’Europe, des migrants et des gens du voyage. « Ces personnes sont rétablies dans leurs droits et mises à l’abri. »

Propriété de la Ville, l'auberge de jeunesse avait définitivement fermé ses portes au printemps 2020. Des travaux ont été réalisés à l’automne pour la remettre en état. C’est donc dans un lieu totalement réhabilité que 165 migrants, originaires d’Érythrée pour la plupart, ont pu s’installer.

* La Manufacture – devenue « La Manu » depuis 1977, est une ancienne manufacture de tabacs, inaugurée en 1864 et fermée en 1974.

Une vaste de campagne de réhabilitation décidée par la municipalité nantaise l’a transformée en un ensemble immobilier accueillant services municipaux, logements, crèche, permanence médico-sociale, halte-garderie, foyer du troisième âge, bibliothèque municipale, salle de gymnastique, maison des associations et auberge de jeunesse.

Des œuvres d’art sont exposées dans les cours et sur les murs extérieurs des bâtiments.

C’est un lieu historique du cœur de Nantes, dont les bâtiments sont classé Patrimoine Nantais.

Un sas pour se reposer et faire le point

Le dispositif est un sas, c’est-à-dire que les personnes accueillies y bénéficient d’un temps de repos et d’examen de leurs situations sanitaire, administrative et sociale, avant d’être orientées vers des structures du Dispositif national d’accueil : un HUDA (Hébergement d’urgence pour demandeurs d’asile) ou un CADA (Centre d’accueil pour demandeurs d’asile) pour les demandeurs d’asile ; une résidence sociale ou un logement accompagné pour les réfugiés statutaires.

A son arrivée, chacun a donc rencontré un travailleur social pour faire le point sur sa situation.

Mi-janvier 2021, une dizaine de personnes avaient déjà pu être orientées, accédant ainsi à un accompagnement adapté à leur situation.

L’équipe, composée d’un chef de service, de trois travailleurs sociaux, d’une animatrice et de trois agents hôteliers, a également mis en place de cours de français donnés par des bénévoles.

Par ailleurs, l’équipe prévoit de dupliquer l’expérience conduite sur le site de Mellinet. Il s’agit de cours de philosophie, dont l’objectif est de faciliter les échanges autour de thèmes essentiels à l’intégration dans la société française : la citoyenneté, l’égalité homme-femme, la place de la religion dans la société... Il s’agit de parler pour échanger, et de construire son rapport à l’autre dans la compréhension des représentations culturelles. Ensuite, parler pour « poser » une idée puis se conformer à ce qui a été formulé. Enfin, permettre la compréhension et l’intériorisation des codes qui constituent la société française.

 

Un apaisement pour ces hommes isolés

« A l’auberge, c’est tranquille… », dit Mohamad, un Soudanais rencontré par un journaliste de Ouest France à l’entrée de La Manu. L’apaisement est en effet sensible, après presque une année de vie précaire et inconfortable. Ismaël, son compatriote, déclare s’y sentir « bien. J’attendais d’être dans un lieu comme ça. Je dors dans une chambre de six. On est au chaud, c’est bien ». Pour Peter, Kenyan, « l’auberge, c’est la fin des problèmes ».

L’harmonie qui règne dans le service est aussi due au fait que ces hommes ont vécu déjà une année ensemble. Ils se connaissent ; ils avaient mis en place un fonctionnement social pour l’entretien du gymnase, la préparation des repas, etc. Ils étaient bien organisés pour pouvoir faire face à la sur-occupation du gymnase et sont attentifs à la bonne tenue des locaux de l’auberge de La Manu.

Un nouveau dispositif de mise à l’abri à Préfailles (44)

En partenariat avec la ligue de l’enseignement, Aurore redonne vie temporairement à un ancien village de vacances pour accueillir 62 personnes jusqu’au 15 avril.