Prise en charge des addictions
Un éventail très large de dispositifs est proposé à Aurore
L’addictologie dans l’histoire d’Aurore
Dès les années 50, le service Etoile du matin, qui accueille essentiellement les personnes sortant de prison, s’intéresse à l’addiction à travers les questions de l’alcoolisme. Le Centre de Cure Ambulatoire en Alcoologie (CCAA) qui deviendra le CSAPA Aurore 75 - site Ménilmontant, repris par l’association en 1997, préfigurera tout le métier Addiction d’Aurore, il sera fondateur pour l’association.
En presque 20 ans (1997-2015) le domaine de l’addiction et la prise en charge des usagers ont occupé une place de plus en plus importante au sein de l’association, avec notamment en 2003 le développement du pôle « addictions » qui aboutira à la création de 5 centres sur l’année 2009.
Une prise en charge multiple
Léon GOMBEROFF, psychologue et directeur d’activités, indique :
« L’association Aurore propose deux versants dans la prise en charge des addictions qui peuvent se croiser : la réduction des risques mais aussi des modèles d’entraide qui travaillent plutôt autour de l’abstinence ; avec toujours une priorité aux personnes les plus précaires ».
L’objectif d’Aurore est de pouvoir répondre à chaque demande par un type de soins adapté et d’accueillir l’usager là où il en est dans son parcours.
En 2021, une journée de travail sur « La Clinique de l’abstinence » a été organisée. Ce jour-là, professionnels d’Aurore, usagers et partenaires ont été réunis afin d’échanger, sans chercher à opposer les méthodes.
Aujourd’hui, 25 dispositifs viennent en aide aux personnes souffrant d’addiction : CAARUD (Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues), CSAPA (Centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie) à Paris et en région parisienne, Communautés thérapeutiques en Seine-Saint-Denis et en Dordogne, SSR (Soins de Suite et de Réadaptation) à côté de Soissons, dans l'Aisne. Mais aussi Appartements thérapeutiques, Centre thérapeutiques résidentiels (CTR) etc… Nombreuses sont les propositions de soins et de suivis qui permettent à ceux qui en ont besoin de choisir un type de prise en charge lorsqu’ils demandent de l’aide.
Retrouvez toutes les structures en addictologie d'Aurore dans cet annuaire
De nouveaux publics, de nouveaux produits, de nouvelles réponses
Les enjeux de l’addiction sont multiples et la société est de plus en plus confrontée à ces questions.
Alors que les années 70-90 ont surtout vu se déployer la consommation d’héroïne et d’alcool, depuis une vingtaine d’années, les produits se sont diversifiés, les drogues de synthèse ont connu un essor fulgurant, le public a changé, les modes de consommation aussi. Les usagers poly-consommateurs sont plus nombreux, la consommation de crack aux portes de Paris et les nouvelles pratiques comme le « chemsex » (drogues et contexte sexuel) mobilisent de façon très importante les experts et le champ médico-social : mise à l’abri, accueil inconditionnel, suivi thérapeutique. L’association Aurore tente de répondre à ce contexte dans sa globalité par la mise en place d’espace de repos (EGO Porte de la Chapelle) mais aussi par l’ouverture dès 2012 de la première communauté thérapeutique en milieu urbain, la CT d'Aubervilliers. Les dispositifs PHASE et ASSORE, au départ de nature expérimentale, ont vu leurs places largement multipliées ces dernières années ; ces dispositifs accueillent des résidents consommateurs actifs de psychotropes, ils bénéficient d’une aide administrative et sont accompagnés pour leur traitement.
En 2021, les équipes du territoire Paris nord d’Aurore ont travaillé à l’ouverture d’un dispositif MNA (Mineurs non accompagnés - Jeunes marocains en errance) qui comprend également un volet addicto « Il s’agit d’un service d’hébergement, de mise à l’abri et d’une maraude sociale, ceci en collaboration avec une association qui contribue à repérer, à accompagner les mineurs étrangers en errance : Hors la rue ». Enfin, le bus Forceval, projet mené avec différentes associations comme Gaia, Charonne, Médecins du monde et Proses, est un bus qui accueille des consommateurs de drogue fréquentant le site de la Porte de la Villette, l’équipe mobile 1ère ligne d’EGO est détachée à ce dispositif.
Le sujet de l’addiction est vaste, le groupe de travail a pu cette année aborder des thèmes comme les addictions comportementales (jeu, sexe, vidéo, troubles du comportement alimentaire), mais aussi la justice, l’hébergement et l’insertion. A la question posée « Comment voyez-vous l’avenir et ce qui pourrait être amélioré ou complété ? », Léon répond
« Il y a toujours plein de choses à faire ! Mais ce qui me vient à l’esprit c’est d’encourager et d’organiser les parcours des usagers à Aurore : qu’ils puissent passer par différents services, et que nous puissions les aider de façon moins cloisonnée ».
Un « référent métier » pour une meilleure coordination
Léon GOMBEROFF, psychologue et directeur d’activités pour le territoire Paris nord d’Aurore, est également le référent métier addiction de l’association.
« Le développement métiers permet, entre autres, d’affirmer les positions de l’association en ce qui concerne ses activités et les services aux usagers ».
Le poste de référent métier sert d’appui et d’animation pour le secteur de l’addictologie, notamment avec l’organisation de réunions aux thématiques transversales. Un élément important de cette fonction est également la participation de Léon au Conseil d’Administration de la Fédération Addiction.
