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Les maraudes de l’association Aurore : premier pas vers la réinsertion des personnes à la rue

Les maraudes Est et Ouest d’Aurore sont de petites équipes, une dizaine de professionnels. Ce sont des hommes et des femmes que vous avez peut-être croisés sans le savoir dans les arrondissements qu’ils couvrent à Paris : 5ème, 12ème, 13ème et 15ème. Rencontre avec ces professionnels qui arpentent les rues et vont à la rencontre des personnes sans abri.

Les maraudes d’intervention sociale : première marche vers la réinsertion socio-professionnelle

Contrairement aux équipes de maraudes d’urgence, nos professionnels ne sont pas identifiés « Aurore » par un brassard ou un gilet. Ils sont comme vous et moi, certainement mieux équipés pour faire face aux longues journées passées principalement à l’extérieur. Chaussures de marche, blouson coupe-vent imperméable, ils ont aussi souvent un sac à dos avec leur ordinateur et leur carnet. A défaut d’offrir des cafés ou de la soupe, c’est une maraude qui vise à réinsérer les personnes grâce au travail social. En premier lieu, « faire les démarches avec les sans-abris là où ils sont » précise l’un des binômes de la maraude Ouest avant de poursuivre : « nous leur proposons de faire le nécessaire dans un café avec le wifi ou dans les lieux d’accueil, par exemple le Foyer Grenelle certains jours ». Les maraudes accompagnent environ huit cents personnes chaque année dont trois cents en suivi régulier.

Prendre le temps, travailler pas à pas

Le travail social dans la rue : c’est un travail de longue haleine, un travail patient, un travail parfois ingrat, un travail avec des déconvenues, mais aussi un travail avec de belles surprises.

D’abord le repérage, puis le premier contact, ensuite l’accompagnement vers la réinsertion. Vu de l’extérieur, cela peut sembler simple et rapide. Ce sont pourtant des jours, des semaines, des mois pour se faire accepter : « vous avez la montre, j’ai le temps » a dit un jour un sans-abri au binôme de la maraude Ouest.  Pensez, accepteriez-vous facilement qu’un inconnu vienne vous parler ? Lui raconteriez-vous tout aussi facilement votre vie ? C’est ce que font les personnes qui vivent à la rue auprès des maraudes. Nombre d’entre eux n’a plus de papiers (égarés ou volés) ; certains ont droit à des aides qu’ils ne réclament pas. Il faut reprendre les dossiers pas à pas.  Sans se brusquer. Pour cela, les équipes travaillent en lien avec le Samu social de Paris et main dans la main avec les autres acteurs de la ville, notamment les mairies, d’autres associations, les bénévoles, les paroisses, les bagageries, les accueils de jour…

Considérer pour rendre aux hommes et aux femmes leur dignité

Parfois, il y a des victoires pour les équipes quand l’une des personnes accompagnées annonce que ses papiers sont en cours de réalisation « je garde précieusement le reçu de la mairie ». Le même qui refuse la carte que lui propose le travailleur social pour aller se restaurer dans un lieu d’accueil car « le responsable du magasin devant lequel je suis la journée ne me laisse pas repartir sans un plat chaud le soir : alors il vaut mieux donner cela à quelqu’un qui en a vraiment besoin ! ». Quelle leçon que cet homme encore dans la rue qui veut aider celui qui va plus mal que lui. L’occasion de se rappeler que chacun d’entre nous peut agir et rendre sa dignité aux hommes et aux femmes qui vivent dans la rue en commençant simplement par les regarder et les saluer. Quoiqu’il en soit, demain, c’est sûr, l’équipe des maraudes sera dans le quartier avec la même patience, la même empathie et le même professionnalisme « pour faire bouger des montagnes » !